BLUTT - SHEETAH et les WEISSMÜLLER
La Malterie
Lille, le 31 janvier 2004
BLUTT und Ihre ! Cette triste citation figurait sur les couteaux de parade des jeunesses hitlériennes !
Balayons tous cela d'un revers de manche (de gratte) même si ce danger est toujours d'actualité et pèse sur nos
têtes comme la gueule de bois après des excès de Chimay, la différence est qu'une gueule de bois est supportable.
Place à BLUTT, à SHEETAH et les WEISSMÜLLER sans oublier surtout trois charmantes bunnies
pour la grande parade.
La Malterie est bien remplie, le message est passé dans le microcosme du rock lillois, ce c'est du rock and roll,
du vrai. On y croisait bon nombre de vedettes locales, des membres des DOMESTICS, des ZEUDISCOMOBILE,
de VEDETT et même de BARBIROOZA en la personne d'une des bunnies. La sono crachote des vieux
45 tours avant l'entrée en fanfare des BLUTT, groupe de panam, annoncés en grande pompe par trois bunnies
virevoltantes et aguichantes. Ourrppss !
BLUTT, quatuor classique, BGBG, tape dans un rock aux multiples influences comme les CLASH dont ils
nous ont gratifié d'une reprise, qui sonne d'emblée bien aux oreilles. Pas besoin de réflexions profondes pour tenter
de comprendre leur musique, il suffit de se laisser emmener par les accords et de se laisser flotter sur les solos qui
frappent juste. Ajoutez une bonne section rythmique avec un batteur qui frappe fort et plus rien n'empêche votre corps
libéré des ordres venant des restes de votre cerveau, de se laisser aller, ne répondant plus qu'aux apports de l'énergie
venant de la scène.
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Après des rappels plus ou moins prévus, on avait largement dépassé les seuils de tolérance admis pour la température ;
plus d'un et d'une ont senti mil gouttes perler sur leur front et entraient dans une quête de liquide de refroidissement
pour tenter de revenir à des normes plus acceptables. Heureusement, le bar et la salle ne font qu'un et bien leur en pris
car avec le retour des bunnies, la folie regagna la Malterie.
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Trouvant sans doute le public encore trop timoré, toutes trois s'évertuèrent à refaire monter la pression en secouant
entre autres au nez des premiers rangs leur petite queue de rabbit female et c'est sur ces visions très rock
and roll finalement, que les SHEETAH et les WUSSMÜLLER firent leur entrée en scène détournant nos bunnies
de leurs spectateurs... Ces tarzans du rock attaquèrent très vite sur les bonnes sonorités du garage de la fin des années
60, toute aventure au delà des années 70 leur paraît être vécu comme un véritable adultère, presque une trahison
irréparable (sauf exception justifiée). Ca rock and roll, ça twiste, ça frétille des genoux et du bassin ; les
déhanchements sont amples et les musicos sont constamment aidés par nos bunnies déchaînées. A se demander
même si elles ne font pas parties intégrantes des SHEETAH et les WUSSMÜLLER, ces Jane à paillettes. Mais
qui fait SHEETAH ? Et pourtant, on est loin des Jours Heureux peuplés de dadais niais, ici, c'est un
un rock and roll bien déjanté, avec des intros canon voire parfois bien lourdes, martelant tout sur le passage. Les
SHEETAH et les WUSSMÜLLER ont bien digéré les leçons de leurs aînés et nous en donnent une version pailletée
parfois illuminée de psychédélisme. Bref, ce fut complètement fou, le public complètement allumé faisait corps avec
les bunnies et les musicos et l'apothéose fut sans doute atteinte avec une version de Non Non Rien a Changé
à des années lumières de ce que représentaient dans les seventies, les POPPYS !
Frédéric Loridant
Janvier 2004
Frédéric Loridant
©2004