LILLE 2004, le bal noir du CCL avec

AMIANTE, VISIONS of WAR et les PIEDS NICKELES


le 06 décembre 2003



On y est enfin. Tout Lille inaugure ce 6 décembre l'année culturelle européenne amenée par l'âne de Saint Nicolas. Se comprimant dans le centre ville, les blancs tentaient vainement de résister au froid et à l'étouffement pour voir quelques uns des temps forts de la soirée comme Les MARCELS, être supprimés avant de s'engouffrer dans les bals blancs ! D'autres, les noirs, avaient préféré se retrouver pour un bal noir, au chaud dans les profondeurs du Centre Culturel Libertaire où AMIANTE, VISIONS of WAR et les PIEDS NICKELES avaient planté leur amplis pour l'occasion, histoire d'affirmer avec panache que les cultures alternatives sont bien vivaces quoique oubliées dans le Lille 2004 officiel.

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pour y découvrir des portraits de l'ambiance




C'est AMIANTE qui ouvre le bal devant un parterre de connaisseurs. Tous se tassent tant bien que mal sur la scène exiguë. Ludo et Fred au chant occupent le devant et derrière, on se tasse tant bien que peu surtout qu'un nouveau guitariste, un ex-MOZARSE, prête main forte. Au fond, Olivier se cache derrière sa batterie, Fred tente de survivre à l'asphyxie dans un coin tandis que Thomas cherche désespérément un fragment d'espace vital ! Et tout commence. Une vague d'énergie envahit la salle, les corps tremblent, s'agitent dans tous les sens comme des pantins devenus fous ! Les titres s'enchaînent dont des nouveaux, se digèrent avec plaisir comme leur execellent Anthropophageous Background. Les démarrages de sax fou, les dérapages sans fin des guitares et les voix féroces se plaisent à torturer la section rythmique qui leur bâtit un terrain de jeu à leur mesure. Et tout cela sans oublier les pauses nécessaires au ravitaillement ou à la remise en place des jacks joueurs de Fred ! Lille 2004 est en marche, AMIANTE a mis le feux aux poudres.

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La suite franchit un échelon dans l'escalade de l'improvisation avec également au moins un ex-MOZARSE acoquiné avec un combo belge, l'ensemble donnant dans les VISIONS of WAR. Avec deux chanteurs pogotant dans le public, un batteur fou et un gratteux et bassiste plus raisonnables assurant la cohésion toute relative de l'ensemble, ça donne quelque chose d'assez hallucinant, un punk très violent à la limite du dément mais sur des rythmes contrôlés. Ce fut plutôt le set qui ne fut pas contrôlé ; on ne savait parfois plus où se trouvaient les chanteurs, plongés dans la mêlée générale où les filles faisaient bonnes mesures. Et pendant ce temps, StepXXL n'en pouvait plus au bar, submergé par les assoiffés venus reprendre courage. A ce demander s'il n'a pas un côté Walkyrie, vu les guerriers qui dansaient après leur passage au bar... Pas besoin de demander si StepXXL et les VISIONS of WAR sont appréciés !

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Entre temps, les retrouvailles avec l'escalier offraient des remontées salvatrices à la surface en direction d'un lieu plus calme où des pétitions circulaient et des discussions haletantes s'improvisaient. Bref la vie ne s'arrêtait pas et pris dans l'élan de la réflexion, des conversations ou des retrouvailles, on a à peine entendu les PIEDS NICKELES commencer leur set. Ils jouaient sur du velours ces personnages de BD. Le public était au top, ses batteries fortement déchargées par les attaques soniques d'AMIANTE et de VISIONS of WAR, avaient eu le temps de reprendre de la vigueur et tout repartait. Dans la folle ambiance déjantée où les hagards avaient quittés leur chaise pour le tumulte, on aurait pu y croiser un chic Alain Paccadis, cela ne m'aurait pas étonné. Les PIEDS NICKELES ont un set orienté CLASH à fond ce qui n'est pas déplaire aux keupons présents. A ces bonnes bases s'ajoutait une note rock and roll pur jus qui engage en un rien de temps tout le monde à gigoter dans tous les sens. D'ailleurs, impossible de les arrêter ou plutôt impossible pour les PIEDS NICKELES de s'arrêter. Je ne sais plus combien de rappels il y a eu et pourtant je n'ai pas participé au grand concours de vidage de canettes ! A deux heures, le CCL vibrait encore sous les riffs rageurs de White Riot.

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Lille 2004, année punk ? Sans doute, espérons le ! Quoiqu'il en est, Lille 2004 s'annonce fort jusque dans les lieux sortant de l'ordinaire. Pierre Mauroy, à l'instant où j'écris, se félicite à la télé que Lille 2004 représente la culture dans la rue ; le bal noir du CCL en est la preuve sonique. Mais tout ceci n'aurait jamais pu avoir eu lieu sans cette foule bigarrée et colorée dans laquelle se trouvaient en nombre les plus vraies filles du rock and roll.

Frédéric Loridant
Décembre 2003

Frédéric Loridant ©2003


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